Belle et Sébastien

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Belle et Sebastien : portrait

Je ne vais pas vous mentir, je suis trop jeune pour avoir visionné le feuilleton de Cécile Aubry : Belle et Sébastien. Pourtant, qui ne connaît pas ce duo ? Nous avons tous en tête l’image de ce grand chien blanc, le Montagne des Pyrénées et de Sébastien, ce petit garçon qui le recueille. Des romans, puis des feuilletons, des dessins animés et enfin des films, Belle et Sébastien sont des personnages qui ont su traverser les âges et parler à plusieurs générations.

Aujourd’hui, vous l’avez compris, nous allons nous intéresser à ce succès du petit et du grand écran. Nous parlerons d’abord de la série culte des années soixante en nous intéressant aux conditions de tournage quelque peu inattendues. Nous parlerons ensuite des films, adaptés récemment sur grand écran et qui mettent en scène plusieurs chiens pour jouer le personnage de Belle. Ce sera l’occasion d’aborder avec vous les doublures canines au cinéma. 

 

Cécile Aubry : auteure de Belle et Sebastien

L’histoire de Cécile Aubry a quelque chose d’inspirant je trouve. À ce titre, il me parait indispensable de vous présenter, au moins brièvement, l’auteure et la réalisatrice de l’oeuvre dont il est question cette semaine. 

En effet je trouve dommage que les femmes qui ont participé à l’histoire du 7ème art soient encore si peu représentées aujourd’hui. Vous saviez par exemple que c’est une femme qui a inventé et réalisé les tout premiers films de fiction de l’histoire du cinéma ? Bon ben voilà, c’est un peu leur rendre justice que d’en parler.

Revenons donc à Cécile Aubry : pour commencer, elle connaît le succès dès ses débuts en tant qu’actrice. Une prometteuse carrière internationale s’ouvre à elle. Quelques temps après pourtant, la rencontre avec son futur mari sur un tournage, elle renonce à sa carrière d’actrice. Elle préfère se consacrer à sa famille et plus encore à son fils, Mehdi. Elle devient auteure de littérature jeunesse. 

Plus tard, Medhi ayant grandi, elle écrit et réalise le feuilleton Poly (adaptée récemment au cinéma par Nicolas Vanier qui avait déjà adapté Belle et Sébastien sur grand écran). Le feuilleton connaît son succès, elle continue et adapte cette fois son roman Belle et Sebastien pour le petit écran. La suite vous la connaissez…

Cécile Aubry est donc une écrivaine, scénariste, réalisatrice et actrice française.

Pour l’anecdote, c’est Mehdi qui jouait dans Poly et qui interprète ensuite Sébastien dans le feuilleton.

 

Premier chien de Belle et Sebastien : Flanker

Cécile Aubry se met à la recherche d’un Montagne des Pyrénées. J’imagine qu’elle désirait rester fidèle à son roman. C’est par le biais d’une petite annonce qu’elle découvre Flanker, un mâle blanc au profil idéal, photogénique, grand, le regard doux et affectueux, il colle au rôle. 

Chose surprenante, il n’y avait pas de dresseur pour travailler avec Flanker. Il faut savoir que Flanker n’était ni dressé ni doublé. C’est lui qui tourne toutes les scènes où Belle est présente à l’image. Oui vous saisissez : Flanker n’en faisait qu’à sa tête ! L’équipe trouve toutefois une astuce pour le diriger d’un point A à un point B ou pour du suivi de comédien : le chocolat. 

Pause santé oblige : pour ceux qui ne le savent pas, il est très fortement déconseillé de donner du chocolat à votre chien. C’est un poison mortel plus ou moins puissant selon sa teneur en cacao. Pour en savoir plus, voici un lien vers un article très instructif sur les dangers du chocolat sur le chien.

Soyons donc indulgents, disons que l’époque n’était pas la même, les connaissances sur le chien non plus. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas trouvé de sources qui mentionnent un souci de santé détecté chez Flanker lors des 5 mois de tournage. Le chocolat a dû, vraisemblablement être donné en petite quantité ; une catastrophe évitée de peu.

Un lien d’amitié et de complicité sincère va naître entre Flanker et Mehdi. Ce lien qui les unit se ressent à l’image et a contribué au succès de la série. Comme quoi, l’une des bases indéfectible pour qui veut travailler avec son chien est l’union que l’on partage avec lui.

 

Les chiens de Belle et Sébastien : les films

Dans le premier film “Belle est Sebastien“ réalisé par Nicolas Vanier, trois chiens se partagent le rôle de Belle : Garfield, Fort et Fripon. Le premier tient le rôle principal et les deux autres sont ses doublures. Rusty est un autre chien utilisé pour la préparation des scènes (répétitions, réglages techniques…).

Dans « Belle et Sébastien, l’aventure continue » réalisé cette fois par Christian Duguay, les trois précédents Montagne des Pyrénées rempilent et un quatrième chien les rejoint. Il se nomme Bear et sera employé pour les gros plans car son regard est d’une grande douceur communicative. 

Enfin dans “Belle et Sébastien 3, le dernier chapitre“, Isabeau vient remplacer Bear. C’est la première femelle à interpréter le rôle de Belle. C’est elle qui est présente lors des scènes avec les petits. À ce propos, quinze chiots vont se relayer pour interpréter les petits.

Chacun des chiens est utilisé pour ses aptitudes et capacités : Garfield par exemple sera présent pour les gros plans parce qu’il a une bonne bouille, bien qu’il possède les qualités des autres chiens, il est aussi un peu imprévisible. Fort, c’est le cascadeur, d’un naturel calme, il sera présent pour les scènes d’action. Fripon, c’est le tendre, il sera présent pour les scènes de tendresse mais il est aussi capable d’effectuer de vraies prouesses.

 

Les doublures, à quoi ça sert ?

Tout comme pour les acteurs humains, il faut savoir qu’au cinéma, l’utilisation de doublures pour les acteurs chiens est requise dans certains cas.

Pour commencer, une doublure est un acteur secondaire qui doit avoir une forte ressemblance avec l’acteur principal, afin de le remplacer dans certains cas :

Cascade physique

Le but est d’abord de préserver l’acteur principal de tout risque d’accident. En effet, vous imaginez les conséquences désastreuses si celui-ci se blesse. Le tournage doit s’arrêter, la répercussion financière est colossale, voir même, le projet peut tomber à l’eau.

C’est pourquoi les cascades sont principalement effectuées par des professionnels préparés et entraînés. Dans le cas où l’acteur ne peut vraiment pas être remplacé, l’action est au minimum encadrée et sécurisée par des cascadeurs professionnels. 

Action nécessitant une compétence que l’acteur principal ne possède pas

Ici, il est question de compétences que l’acteur n’a pas et qu’il ne pourra pas apprendre dans le temps imparti. En effet, admettons, vous êtes acteur principal : vous ne connaissez rien à la musique mais votre personnage doit jouer un morceau de violon comme un virtuose. Il ne vous sera pas possible d’apprendre cela en quelques mois. C’est donc une doublure qui jouera à votre place.

Mise en place et essais lumières 

Avant de tourner une scène, de nombreux réglages techniques sont nécessaires pour déterminer la place de l’acteur, ses déplacements, la lumière et dans quelques cas de figures, des répétitions pour les techniciens (lorsqu’il y a des plans qui le nécessitent).

L’acteur principal est déjà très sollicité pendant les tournages car il participe à presque toutes les séquences du scénario. C’est pourquoi, on utilise une doublure qui lui épargnera tout le temps de la préparation technique et lui permettra d’arriver au dernier moment pour tourner directement sa scène. On appelle ce rôle « doublure lumière ».

Plans larges et plans de dos

Toujours dans la logique d’économiser l’acteur principal, il arrive d’utiliser une doublure pour tourner :

    • Les plans qui sont très larges dans lesquels le visage n’est pas reconnaissable du fait de la distance.
    • Les plans de dos dans lesquels on ne voit pas le visage.
    • Les inserts qui sont des gros plans sur des parties du corps, par exemple des mains qui débouchent une bouteille.

 

Doublures animalières

L’utilisation de chiens « doublures » a une connexion directe avec la notion de bien-être animal. En effet, comme je vous le disais un peu plus haut, chaque chiens est utilisé pour ses aptitudes et capacités. On préserve ainsi leur fatigue et on évite de les contraindre à réaliser des actions qui ne le correspondent pas. 

Le rôle étant partagé entre plusieurs chiens, le temps de travail est ainsi réparti. Il permet même en cas de coup de mou de pouvoir remplacer un chien sans avoir à bloquer complètement le tournage.

Ce qu’il faut savoir c’est que le nombre de doublures est fonction du scénario, de l’importance du chien à l’intérieur, de la nature des actions qu’il doit effectuer, de la durée, des conditions de tournage, de l’importance de la production et surtout des capacités du chien acteur principal qui a été choisi.

Il n’est donc pas systématique d’en avoir, mais cela devient vite indispensable dès qu’il faut garantir la santé et le bien être animal sur le tournage.

 

Race du chien de Belle et Sebastien : le Montagne des Pyrénées

Le Montagne des Pyrénées, aussi appelé Patou, est utilisé comme chien de protection des troupeaux. On l’inclut dès son plus jeune âge au sein du troupeau. Il est naturel pour lui de monter la garde et de dissuader les attaques de prédateurs (ou de chiens errants).

D’après le site Chiens des Pyrénées , il manifeste “un attachement intense, sincère et démonstratif“. 

Vous trouverez sur leur site des informations très complètes autour de la race ainsi que sur Wamiz.

 

Belle et Sébastien : petit et grand écran

Télévision : 

  • 1965 – Belle et Sébastien – feuilleton 1 : Belle et Sébastien
  • 1968 – Belle et Sébastien – feuilleton 2 : Sébastien chez les Hommes
  • 1970 – Belle et Sébastien – feuilleton 3 : Sébastien et la Mary-Morgane

Grand écran :

  • 2013 – Belle et Sébastien
  • 2015 – Belle et Sébastien, L’Aventure Continue
  • 2017 – Belle et Sébastien, Dernier Chapitre 

 

Pour en découvrir plus 

Si vous souhaitez en découvrir d’avantage sur le feuilleton et les films, je suis tombé lors de mes recherches sur un site spécialement dédié à Belle et Sébastien. Très complet, le travail effectué est remarquable. Je ne peux que vous conseiller d’aller le découvrir ici.

 

Pour conclure 

J’ai trouvé agréable de découvrir l’ambiance des tournages de Belle et Sebastien. Ils montrent un peu l’évolution et les différentes approches possibles de la mise en scène des animaux pour le petit et grand écran.

Vous souhaitez vous lancer dans l’aventure de la performance animalière ? Jetez un coup d’oeil à notre article Comment débuter un travail avec son chien . 

J’espère que ce deuxième article consacré aux chiens du cinéma vous aura plu. Dites-moi en commentaire si c’est un format qui vous plaît ? N’hésitez pas à partager vos idées !

5 réponses
  1. Juju
    Juju dit :

    Super chouette cet article ! C’est intéressant de connaître le déroulé du travail de film qu’on a vu, et d’imaginer les astuces de tournage. Merci pour ce partage ! ?

    Répondre
  2. SPIESER
    SPIESER dit :

    Bonjour James. Juste pour te signaler une petite coquille. Tu écris « Premier chien de Belle et Sebastien : Flanker

    Cécile Aubry se met à la recherche d’un Berger des Pyrénées. » Je pense « qu’elle se met à la recherche d’un MONTAGNE DES PYRENEES. Cela fait une différence de gabarit car le berger des pyrénées doit peser 10-15 Kg et le montagne des pyrénées fait 80 Kg pour un beau mâle. Sinon article très intéressant. Continuez !

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